Les hussards de Lauzun sont des héros de l'histoire américaine. (reproduction journal « Sud-Ouest »)
Lauzun... Petite bourgade tranquille et sans histoire d'à peine 800 âmes. Enfin, sans histoire peut-être, mais pas sans Histoire avec un grand H. Au point qu'un pont, inauguré lors des célébrations du 225e anniversaire de la guerre d'Indépendance des États-Unis porte son nom à Washington !
Et il ne s'agit pas là d'une coïncidence homonymique. Car les hussards de Lauzun, ce régiment de cavaliers et de blindés aux maints titres de gloire qui sera mis à l'honneur pour la première fois par la commune lors du week-end prolongé du 1er mai (lire par ailleurs), ont porté haut le nom de la commune outre-Atlantique.
En 1989, par exemple, pour les cérémonies du bicentenaire de la Révolution française, une délégation américaine, en costume d'époque, a même témoigné de la reconnaissance du pays pour ces libérateurs que furent les soldats français regroupés entre autres derrière Lauzun.
Fondée en 1783
Pour la première fois, les anciens des hussards de Lauzun, dissous en 1992, tiendront ici leur assemblée générale et visiteront le fief qui leur a donné leur nom. Dimanche (à 11 heures), ils déposeront d'ailleurs une gerbe au monument aux morts de la commune. Leur venue sera l'occasion pour les gens du cru de découvrir un pan historique méconnu en France, à travers l'exposition qui leur est consacrée et deux conférences de spécialistes. Ce régiment fut fondé en 1783 par Gontaut-Biron, duc de Lauzun, surnommé à la cour de Louis XVI, « Beau Lauzun ». Et pour cause, ce coureur aurait même été l'amant de Marie-Antoinette.
Le duc s'éloigna de la cour pour prendre la tête d'un détachement qui combattit aux côtés des Insurgés américains et prit une part importante aux combats. Et notamment celui qui aboutit à la capitulation anglaise. Au retour d'Amérique, on donna au détachement de Lauzun le nom de 6e régiment de hussards, puis de 5e sous la Révolution.
Les « Lauzun » participèrent ensuite aux grandes batailles pour la patrie, mais Gontaut-Biron, pourtant favorable aux idées révolutionnaires, sera guillotiné. Le régiment s'illustra ensuite sur tous les champs de bataille de l'Empire et fut mobilisé dans tous les grands combats de l'armée française jusqu'à sa dissolution.
Sud-Ouest 28 avril 2009