Les paysages du Dropt |
Sommaire de la page : la rivière - le parcellaire - le relief - les bois
Éléments du paysage
La rivière :
Le Dropt contribue très peu à la constitution du paysage. C'est en effet une rivière peu visible, cachée par la végétation incontrôlée des rives et seulement devinée dans une ligne continue et sinueuse de verdure.
A l'exception d'Eymet, la Sauvetat et Allemans, les agglomérations sont éloignées du lit du Dropt pour des raisons de sécurité (défense de la cité par utilisation du relief hier, mise à l'écart des inondations hier et aujourd'hui encore). Le relief n'est pas suffisamment marqué pour avoir une vue plongeante sur la rivière et seule une vue du ciel révèle le cours d'eau.
Les ponts, très nombreux, fournissent les meilleurs points de vue sur la rivière.
le Dropt vu du ciel le Dropt vu du pont de Gironde
Le parcellaire : |
Jusqu'au milieu du 20ème siècle, le bassin moyen du Dropt pouvait être classé dans la catégorie "bocage", c'est à dire "une région où les champs étaient bordées de haies, sans remembrement". C'est une structure classique pour des zones recouvertes de forêts au Moyen Âge.
La campagne dessinait alors une mosaïque de bois, de champs et de prés cernés de haies vives d'où émergeaient les silhouettes à loupes des ormeaux, aujourd'hui disparus, victimes de la graphiose.Cette situation a sensiblement évolué avec l'extensification des cultures, associée à la mécanisation : "mise à plat" du paysage par le remembrement accompagné de l'arrachage de haies et de la suppression des fossés qu'elles abritaient, de la transformation de prairies en terres cultivées, jachères ou peupleraies.
Cette simplification de la structure, en dehors de conséquences néfastes avérées (ravinements, modification des micro-climats, appauvrissement de la faune et de la flore), a conduit à un paysage aujourd'hui seulement "semi-bocager" à réseau de haies lâche, habit d'arlequin formé de bois/taillis, de peupleraies, de vignobles, de prairies, de vergers, de champs cultivés, etc.... Pour le plaisir des yeux, les couleurs des pièces de ce patchwork changent avec les saisons : blanc vaporeux des vergers de pruniers en fleurs et jaune soufre des champs de colza au printemps, or des blés et splendeur rouge orangée des tournesols en été, roux des vignes et des bois en automne.
Parcellaire dans la vallée du Dropt entre Villeréal et Castillonnès - photo satellite
(les agglomérations apparaissent en gris moucheté)
Un avenir différent ?
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Le relief : |
Le relief est peu marqué, théorie de coteaux s'élevant doucement de part et d'autre de la rivière jusqu'à la ligne de crête qui s'abaisse d'Est en Ouest d'un peu plus de 200 m à un peu plus de 100 m. La différence d'altitude entre la rivière et ces coteaux atteint rarement une centaine de mètres.
Ce relief modeste pourrait entraîner une certaine monotonie mais la suppression des haies a élargi les horizons de vision; les bois, la variété des cultures, les très nombreux étangs artificiels (Lot - et - Garonne, " le pays aux 1000 lacs "), l'habitat de type dispersé, le réseau serré de routes et de chemins ruraux, tout ceci enrichit le paysage et lui donne une vie.
Ainsi une flânerie dans la campagne procure des tableaux différents en haut de chaque côte ... si on y prête attention.
La carte ci-dessous donne pour la partie Lot - et - Garonnaise de la vallée (étendue aux cantons de Seyches et Monflanquin) la répartition des "points de vue"; quelques belvédères sur la vallée proprement dite : Montaut le Jeune, Cahuzac, , Monteton, Duras.
Les bois : |
Les bois constituent un élément important des paysages de la vallée : forêts de châtaigniers de la haute vallée (taux de boisement de l'ordre de 40%), petits bois de la moyenne vallée avec le chêne, arbre-roi des chercheurs de cèpes. Le déboisement a été très faible ces cinquante dernières années.
Les cartes ci-dessous donnent la répartition géographique et végétale des surfaces boisées.
Basse vallée (33) - D=Duras | Moyenne vallée (47) - E=Eymet C=Castillonnès | Haute vallée (24) - M=Monpazier |
Haute
vallée : surface boisée importante; mélange de futaies de
feuillus et taillis, futaies de conifères, taillis, rares futaies de
feuillus.
Moyenne vallée : zones boisées de type très dispersé; essentiellement mélange de futaies et taillis, quelques futaies de conifères et peupleraies (assez récentes). Basse vallée : essentiellement mélange de futaies et taillis. |
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(2000) |
Remarquer la proportion importante de futaies de conifères dans la haute vallée (région de Monpazier). Il s'agit là de plantations "de rapport" relativement récentes et choquantes pour le plaisir des yeux dans cette région où le châtaignier était roi.
Tout aussi regrettables sont les peupleraies "de rapport" subventionnées par l'État, qui envahissent la
vallée, tristes théories régulières de troncs semblables ...
Ci-contre deux
peupleraies parmi tant d'autres. |
Conclusion : |
Paysage : le terme évoque " la relation qui s'établit, en un lieu et à un moment donnés, entre un observateur et l'espace qu'il parcourt du regard". Chacun apprécie donc un paysage selon sa sensibilité de l'instant.
Cependant certains caractères objectifs peuvent être avancés :
une rivière discrète et paresseuse
un relief doux, des paysages reposants et bucoliques
des terres fertiles, bien cultivées, un habitat disséminé dans la campagne, donnant vie et chaleur aux paysages
une végétation abondante (haies, bois, vergers) enrichissant les paysages
des bourgs chargés d'Histoire
Il faut prendre le temps de découvrir ce pays pudique ...